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Commission européenne Distribution de fruits et légumes à l’école

La Commission européenne propose un plan de distribution de fruits à l’école dans tous les états-membres. 90 millions d’euros par an seront alloués à ce programme. Les fonds serviront principalement à acheter et à distribuer des fruits et légumes frais dans les écoles. Ce programme vise à encourager les bonnes habitudes alimentaires chez les jeunes, qui restent ensuite généralement acquises. Félix Mittermayer, responsable de l’unité produits horticoles, présente les éléments principaux de la proposition lors d’une conférence à la foire agricole de Libramont.

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Félix Mittermayer, responsable de l’unité
produits horticoles à la Commission Européenne:
« Il y a environ 5 millions d’enfants obèses dans
l’Union Européenne, et ce chiffre augmente
de 400.000 chaque année.» (© Terre-net Média)
« Il y a environ 5 millions d’enfants obèses dans l’Union Européenne, et ce chiffre augmente de 400.000 chaque année » déclare Félix Mittermayer, responsable de l’unité produits horticoles à la Commission Européenne lors d’une conférence à la foire agricole de Libramont. « La consommation de fruits et légumes en Europe est malheureusement en dessous des recommandations de l’OMS qui sont de 400 gr/jour. Seuls 4 Etats membres sont au dessus. Et il y a un problème spécifique avec la consommation des jeunes, c’est pourquoi nous avons ciblé le programme sur les tranches d’âge scolaires.»

La Commission Européenne a prévu 90 millions d’euros par an pour ce programme de 3 ans. Ces fonds serviront à cofinancer à hauteur de 50% l’achat et la distribution de fruits et légumes dans les écoles. En contrepartie, le programme européen exige de la part des états membres participants l'élaboration de stratégies nationales, y compris des initiatives en matière d'éducation et de sensibilisation. « Le cofinancement donne une certaine coresponsabilité aux états-membres », explique Félix Mittermayer, ajoutant que le plan français « Un fruit pour la récré » s’inscrit tout à fait dans la proposition européenne.

La proposition de la Commission Européenne prévoit la distribution de fruits et légumes pour les enfants âgés de 6 à 10 ans. « Effectivement, la tranche d’âge n’est pas assez grande, mais nous sommes au début du programme, et c’est sur cette tranche d’âge que nous avons fait nos calculs. Mais chaque état-membre pourra choisir quelle sera sa tranche d’âge cible. La Suède a décidé de cibler les 12-16 ans car c’est la classe qui consomme le moins de fruits et légumes. L’Allemagne a décidé de cibler les enfants à partie de 2 ans.»


L'efficacité du projet de la Commission Européenne
sera évaluée à posteriori sur l'évolution de la consommation
moyenne de fruits et légumes des enfants
dans tous les états-membres (© Commission Européenne)
Les produits éligibles sont les produits couverts par l’Ocm fruit & légumes (frais et transformés) et par l’Ocm bananes. La Commission européenne établira une liste de critères d’exclusion basés sur la santé publique. Les états-membres établiront une liste de produits éligibles agréée par les autorités nationales compétentes en matière de santé publique, comme l’explique Félix Mittermayer : « le choix des produits reste du domaine des états-membres. Ce n’est pas à la Commission Européenne de décider ce qu’il faut manger dans chaque état-membre. Nous voulons juste empêcher les dérives, comme la distribution de fruits avec des sucres ajoutés.» La proposition ne mentionne aucune indication sur le circuit de commercialisation des produits. « Tout est possible, c’est au choix de l’état-membre de déterminer les modalités de son approvisionnement. Il existe déjà des écoles qui sont directement fournies par des producteurs… Mais c’est vrai qu’il est plus facile d’avoir un contrat de 3 ans avec un grand groupe. »

Le budget européen est également destiné à la mise en place de mesures d’accompagnement pour informer sur les effets positifs des fruits et légumes sur la santé. « Nous voulons impliquer les instituteurs et les parents dans le but rétablir un lien avec l’agriculture. Nous espérons que ce programme permettra de renforcer les initiatives locales existantes en leur donnant un cadre européen.»

La proposition va maintenant être transmise au Conseil et au Parlement européen le 15 septembre. « Nous espérons que la réglementation sera adoptée en novembre. L’essentiel est que le programme puisse être mis en œuvre pour l’année scolaire 2009-2010.» souligne Félix Mittermayer. Une conférence aura lieu à Bruxelles les 15 et 16 décembre pour faire le point sur l’élaboration du règlement d’application.

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